LA CASSE : FAIRE DU NEUF AVEC DU VIEUX

LA-CASSE-FAIRE-DU-NEUF-AVEC-DU-VIEUXPrivées de roues, de pare-brise ou de sièges, complètement carbonisées ou simplement désossées, les voitures du parking de Carlos Barbosa sont, pour beaucoup, promises au broyeur. Tous les ans, 2 millions de voitures partent à la casse en France. Mais seule la moitié de ces déchets, considérés comme dangereux, rejoint la filière agréée.

Avant 2000 et la directive européenne encadrant la gestion des voitures en fin de vie, ces dernières étaient broyées par millions tous les ans, sans contrainte aucune. Les huiles, les batteries et autres matières polluantes y étaient mélangées, et la traçabilité n’était qu’un mot.
« Aujourd’hui, nous dépolluons les véhicules puis nous en extrayons les matériaux recyclables avant de les revendre aux broyeurs qui, par différents procédés, parviennent à récupérer ce que nous ne valorisons pas ici », explique Carlos Barbosa, qui a repris l’entreprise de son oncle, Fleury Pièces Auto, en 2003. L’activité de cette casse, dont le nom officiel est désormais « centre de véhicules hors d’usage » ou centre VHU, repose sur trois piliers : la vente de véhicules, celle de pièces détachées, et le recyclage des matériaux.

Vol de vignette de contrôle technique !

A l’entrée, des piles de voitures signalent l’entrée de la casse. Dans le magasin, les pièces détachées occupent des étagères entières. Derrière, sous un hangar, des portières par dizaines sont suspendues et des montagnes de vieux pneus attendent d’être recyclées. Entre 1 000 et 1 200 voitures passent par cette entreprise tous les ans, dont 700 à 800 sont hors d’usage ou économiquement non réparables. Ces dernières suivent un processus bien rodé, depuis la dépollution jusqu’à leur démontage. Première étape : vider la voiture de tous les liquides qu’elle renferme, de l’huile au lave-glace en passant par le carburant. « Ces liquides sont stockés dans des bacs de rétention, laissés à la disposition des équipes », détaille Carlos Barbosa. Puis le pot catalytique et les pneus sont démontés, ainsi que toutes les pièces qui pourraient être revendues (clignotants, rétroviseurs, etc.). Les équipes déposent ensuite le moteur, dont les composants en cuivre sont mis de côté, tout comme le sont tous ceux en aluminium. « Les pièces en aluminium les plus nobles peuvent être revendues à 1 000 € la tonne », chiffre le chef d’entreprise.
Les batteries valent 500 €/tonne, un pot catalytique peut se revendre jusqu’à 400 €. D’ailleurs les cambriolages sont monnaie courante, et les casses sont devenues de véritables mines d’or à ciel ouvert. « Certains ont même volé une vignette de contrôle technique ! » Chez Carlos Barbosa, pas de chien pour monter la garde, mais de hautes clôtures de barbelés et des caméras de surveillance. Pour les plastiques, un tableau placé en évidence…

OU
OU



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *