La biomasse doit relever un défi ambitieux pour 2020 : porter un tiers de l’effort à fournir en matière de déploiement des énergies renouvelables. Malgré quelques belles avancées, la progression globale est trop lente pour y parvenir.
Deux mécanismes ont été mis en œuvre pour réveiller la filière biomasse en France. Le Fonds chaleur, conduit par l’Ademe, a lancé un chantier laissé en friche avant le Grenelle. En trois ans, il a mis sur la bonne voie le secteur de la chaleur collective, industrielle et tertiaire. Mais, déplore le Syndicat des énergies renouvelables (SER), son enveloppe de 1 milliard d’€ a été étalée sur cinq ans, au lieu des trois initialement prévus ; et « les difficultés se multiplient pour obtenir le versement des aides ». Pour tenir le rythme d’ici 2020, le SER demande le doublement du budget du Fonds chaleur – soit 500 millions d’€ par an. Justification : la chaleur produite par les installations évitera l’importation d’énergies fossiles à hauteur de 1,5 milliard d’€ par an dès 2020 !
Maigre bilan !
L’autre mécanisme repose sur des appels d’offres et un tarif d’achat, pour développer la cogénération d’électricité et de chaleur à partir de biomasse. « Les appels d’offres constituent un signal efficace auprès des professionnels, même si leurs résultats sont décevants », nuance Olivier Bertrand, chef du département Bioénergies au SER.